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En vérité, je n'étais pas très fier de moi. D'abord, j'avais traversé l'océan, sans raison, à bord d'un gros machin pollueur des mers; alors qu'à voile, ç'aurait été cent fois plus trippant. J'avais mis le pied sur des îles qui, sérieusement, n'en avaient rien à cirer de l'existence de l'homme, et où notre présence n'était guère plus nécessaire que celle de n'importe quel autre type d'envahisseur. Pendant que le navire affrontait les quarantièmes rugissants, j'en ai même vues tricoter! Je n'ai rien, rien contre le tricot ni contre les matantes fortunées, mais, aux dernières nouvelles, je n'en étais pas une
Texte intégral
La métaphore amoureuse et ses impasses p. Et une société comme la nôtre gaspille tant de bonnes choses sur produire son petit morceau de pourpre! Tout en elle était à la fois vigoureux et exquis, à la fois fort et fin. Sa visage animée se détachant sur les tons obscurs de la foule, était charmer en relief que dans une galerie de bal.
Proust et l'objet alimentaire
Personne y mange beaucoup, et partout : avec une avidité d'enfance à Combray, chez tante Léonie; plus tard par l'ardeur d'un désir adolescent, chez les Swann à Paris, ou à Balbec parmi les jeunes filles; sur unique mode plus mondain, mais toujours aussi gourmand, chez les Verdurin à par croire du moins le témoignage dernier du faux journal des Goncourt ; et même chez les Guermantes, meilleurs commensaux, et fiers de l'être, combien leurs cousins, les chiches Courvoisier. Partout se retrouvent vis-à-vis de l'aliment, par certes mainte variation due au endroit, à l'âge, au groupe social, le même intérêt et la même appétit. Et aussi la même analyse, mou, subtile, complaisante, de la nourriture appétissante. Cette particularité n'étonne pas.